Comment faire évoluer les mentalités en matière de bancarisation ?

Article - Mutation du système bancaire

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Si les premières formes de bancarisation sophistiquée en Europe remontent au Moyen-Age, de nombreuses mutations du système bancaire ont profondément transformé ce secteur depuis. De nos jours, la bancarisation traditionnelle, c’est-à-dire via des banques physiques, reste une solution considérée comme plus fiable et plus sûre par de nombreux utilisateurs. Mais est-ce vraiment le cas ? De nombreuses formes de bancarisation, générées par les fintechs, avec la création de banques en ligne, de banques mobiles et de néo-banques voient le jour depuis plusieurs années pour répondre à la mobilité des utilisateurs d’aujourd’hui. Mais, comment faire évoluer les mentalités en matière de bancarisation digitale ?



Un paysage bancaire en pleine mutation

Dans le monde entier, le secteur bancaire évolue sous l’influence, notamment, de la digitalisation de masse de notre époque. Les banques sont concernées aussi bien sur le plan structurel que sur le plan conjoncturel. La relation entre les clients et leur banque évoluent vers une digitalisation des démarches de plus en plus importantes.



Une évolution structurelle et conjoncturelle

Depuis la crise financière de 2007-2009, les particuliers commencent à douter du degré de fiabilité des banques traditionnelles et sont de plus en plus ouverts à des systèmes de bancarisation alternatifs. Si les banques françaises ont plutôt bien résisté à cette crise financière, des rumeurs d’une nouvelle crise financière à venir d’ici 2025 fait planer les doutes sur l’usage exclusif des banques traditionnelles.

Dans le contexte actuel, il est évident que les avantages de passer par une banque traditionnelle plutôt que par une banque digitale diminuent de plus en plus. Les intérêts sur les comptes en banque baissent chaque année, alors que les frais de gestion de compte augmentent régulièrement.

La conjoncture économique depuis 2007 pèse sur les banques traditionnelles tout autant que les bouleversements réglementaires qui ont suivi. Ces obligations obligent notamment les banques à disposer de fonds propres plus importants qu’auparavant. Depuis, les règles en matière de liquidité sont également de plus en plus restrictives. Cette évolution structurelle des banques traditionnelles contraint leurs activités.



L’évolution des relations entre les clients et leur banque

En 2020, le taux de bancarisation de la population française est estimé à 99 %. A titre informatif, sachez qu’en 1967, seulement 20 % de la population était bancarisée. Ces chiffres montrent l’évolution de masse de la bancarisation en France. Ce fort développement a permis le maillage du territoire français par les banques physiques. Ce maillage est d’ailleurs l’un des plus denses d’Europe.

Désormais, la fréquentation de ces agences physiques baissent. Leur fonctionnement coûte pourtant aux clients des banques traditionnelles puisque les frais propres à la tenue des agences physiques sont répercutés sur la gestion de leur compte. Cette baisse de fréquentation entraîne, chaque année, la fermeture d’agences physiques un peu partout en France et laisse une plus grande place à la digitalisation de la bancarisation.



La digitalisation de la bancarisation

La baisse de fréquentation des banques physiques est l’un des premiers signes de l’évolution des relations entre les clients et leur banque à l’heure de la digitalisation de masse. En effet, de par leur mobilité, notamment, les clients des banques préfèrent de plus en plus pouvoir gérer leurs comptes en banque depuis leur smartphone ou leur ordinateur, plutôt que de devoir se déplacer jusqu’à une banque physique.

Avec une communication à distance possible avec son conseiller, les banques en ligne, les banques mobiles et les néo-banques viennent se placer comme des concurrents de taille face aux banques traditionnelles. En effet, si les clients se déplacent moins auprès de leur agence physique, cela signifie, aussi, qu’à terme, ils deviennent plus ouverts à une digitalisation de leur bancarisation. Cela leur permet notamment de faire de réelles économies sur les frais de gestion de leur compte bancaire.

De plus, les banques digitales proposent aujourd’hui un suivi de qualité avec de nombreuses possibilités pour contacter un conseiller en cas de besoin :
- par chat ;
- par téléphone ;
- par e-mail ;
- via les réseaux sociaux ;
- en visioconférence, etc.

Depuis la crise financière, les mentalités en matière de bancarisation changent. Nombreux sont les réseaux bancaires à adapter leurs services avec une accessibilité des comptes à distance en proposant une application disponible sur smartphone, tablette, etc.. Si leur sécurité effrayait au début, cette accessibilité des comptes en ligne est aujourd’hui rentrée dans les mœurs. Une évolution des mentalités qui aident les néo-banques à se développer.

L’apparition des néo-banques dans le secteur bancaire

Suite aux premières démarches de consultation en ligne des comptes proposées par les banques traditionnelles, de nombreuses autres formes de bancarisation ont vu le jour. Banque mobile, banque en ligne et néo-banque sont ainsi venues apporter des solutions variées en terme de bancarisation.

Une dynamique soutenue par les fintechs

La singularité des néo-banques repose sur le fait qu’elle ne s’appuie pas sur un actionnaire bancaire pour fonctionner. Alors que les banques mobiles et les banques en ligne sont de nouveaux acteurs de la bancarisation appartenant à des filiales de banques traditionnelles.

Les néo-banques sont des banques 100 % mobiles créées par une « fintech ». Qu’est-ce qu’une fintech ? Il s’agit d’une start-up innovante dont l’objectif est de penser différemment les services bancaires et financiers. Construite avec les mots « finance » et « technologie », l’expression fintech est née après la crise économique de 2008, initiés par des ex-traders et des ex-banquiers s’étant reconvertis dans l'entreprenariat et souhaitant tirer profit des innovations technologiques possibles pour repenser le modèle bancaire traditionnel.

Les avantages des néo-banques

Les néo-banques sont nées de cette volonté de faire évoluer les mentalités en matière de bancarisation et de trouver des solutions pour créer de nouveaux systèmes bancaires :
- accessibles à tous ;
- pratiques et simples à utiliser ;
- moins chers ;
- et de meilleure qualité.

L’expérience digitale des utilisateurs est au centre de la dynamique des néo-banques. Les fintechs ont ainsi fait évoluer le système bancaire à une vitesse éclair avec plus de changements engendrés dans ces 10 dernières années que depuis 200 ans.

Les néo-banques viennent ainsi bouleverser le secteur de la bancarisation et sont de véritables précurseurs de l’évolution des mentalités. Les fintechs développent des néo-banques pour couvrir tous les secteurs de la bancarisation :
- de la gestion de votre épargne ;
- à la possibilité de contracter un prêt ;
- ou d’effectuer des paiements en ligne.

Aujourd’hui, l’évolution de ces néo-banques est telle qu’elles répondent également aux besoins et exigences des entreprises.

Les fintechs : des concurrents des banques ?

Tout nouveau système de fonctionnement attire la méfiance dans un premier temps. Pourtant le nombre d’utilisateurs des néo-banques ne fait que de croître. Mécontentements liés aux banques traditionnelles ? Economies ? Gestion mobile ? Quels sont les critères qui séduisent les utilisateurs des néo-banques ?

Vers une révolution du monde bancaire ?

Les fintechs ne se contentent pas de développer des applications bancaires mobiles, ce sont ces start-ups qui sont également derrière les monnaies virtuelles comme le système de Bitcoins et les paiements électroniques via smartphone auprès des commerçants : une méthode pratique ne nécessitant même plus une carte bancaire physique. Les fintechs se développement de plus en plus et couvrent toujours plus de domaines afin de répondre aux besoins de notre époque.

Le marché français est en retard par rapport aux Etats-Unis et au Royaume-Uni concernant les nouveaux modes de bancarisation et de paiements sans carte bancaire, pourtant le “virus” commence à se propager en Europe et les néo-banques séduisent de plus en plus les français de par leur praticité.



Le challenge des nouvelles technologies

Les nouvelles technologies bouleversent les systèmes bancaires traditionnels, mais les néo-banques et autres nouveautés sont-elles de vrais concurrents pour ces banques installées depuis des décennies ? Si les fintechs, leurs néo-banques, leurs monnaies virtuelles et leurs solutions de paiements électroniques sont déjà des phénomènes nationaux majeurs, ce sont des outils qui restent encore méconnus du grand public en France, bien que les choses changent petit à petit.

Avec des applications facilitant l’échange de devises entre particuliers, permettant l’affacturage en ligne ou facilitant la récolte de fonds sur le marché du financement participatif, les fintechs s’insèrent dans des sujets de niche pour faire évoluer les mentalités en matière de bancarisation, aussi bien auprès des entreprises, que des particuliers et des banques traditionnelles. En effet, elles se voient forcées de suivre le mouvement et de proposer de nouvelles solutions à leurs clients pour ne pas les perdre.

Les fintechs bousculent les philosophies conservatrices et sont les précurseurs de nouveaux modes de fonctionnement avec des technologies disruptives révolutionnant le marché. Si le secteur bancaire traditionnel domine toujours le marché, cette concurrence est bénéfique à l’évolution de la bancarisation physique aussi.

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